C'est au travers du chant que la poésie s'est transmise et façonnée sans cesse au fil des siècles, telle une littérature orale que des générations de Corses ont nourri de leur sensibilité et de leur expérience des évènements de la vie quotidienne.
Les auteurs sont aussi bien poètes, bergers, paysans ou citadins, artisans ou curés. La poésie corse semble née avec la langue que, de tout temps, hommes et femmes ont su faire chanter. Cette poésie, souvent improvisée, s'est toujours inscrite dans la vie quotidienne. Du berceau à la vieillesse et d'un bout de l'année à l'autre, le chant a ritualisé la vie de tous les jours, donnant son empreinte parfois heureuse, parfois tragique, aux évènements de la vie.
Les chants sacrés étaient interprétés à l'occasion des messes de mariage et de décès, ou lors des fêtes patronales et des processions. Chaque village possédait sa propre interprétation mais seuls quelques villages ont gardé aujourd'hui la mémoire de ces rituels chantés. Pour leur part, les chants profanes étaient pratiqués lors des fêtes de villages ou à l'occasion d'évènements particuliers tels la tonte, le battage du blé ou les foires. Les thèmes privilégiés sont l'amour, la nature ou les drames humains (la guerre, l'exil). On peut entendre les nanne (berceuses), les giratonde (rondes enfantines), les serinate (sérénades amoureuses) mais aussi les chants qui marquent les grands évènements calendaires ou les travaux collectifs saisonniers. On trouve également les chants humoristiques ou satiriques retraçant les petites chroniques locales savoureuses et les lamenti (complaintes) qui illustrent les peines et les douleurs individuelles ou collectives de la vie.
On trouve enfin les voceri (complaintes funèbres), vibrantes de désespoir, qui accompagnaient le mort à sa dernière demeure...
La polyphonie jouait alors un rôle social, de la naissance à la mort, elle rythmait la vie de chaque Corse. Les chants décrivaient les évènements de la vie comme l'enfance, le mariage, le travail et la mort. Malheureusement, ils ont quasiment disparu: c'est à nous aujourd'hui de les faire vivre.

Una Vita nous conduit sur les traces de Bernà, l’enfant d’un village corse, mort à la Grande Guerre. Sa vie nous est racontée au fil des chants par sa bien aimée, Cecilia, au travers d’un journal intime qu’elle a écrit après le départ de son mari au combat.

Elle nous fait voyager dans le passé, un passé toujours présent….

 
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